L'Institut d'histoire ouvrière, économique et sociale (IHOES) est une ASBL indépendante et pluraliste active à la fois comme centre d’archives privées et service d’éducation permanente. Situé à Jemeppe-sur-Meuse, en plein cœur de l’ancien bassin industriel liégeois, l’IHOES emploie actuellement une équipe composée de six personnes.
En tant que centre d’archives, l’IHOES préserve depuis près de quarante ans la mémoire des travailleurs et de leurs luttes pour l’émancipation, sous toutes ses facettes et à travers tout type de documents. En tant que service d’éducation permanente, l’IHOES se charge également de faire vivre ce patrimoine historique et mémoriel exceptionnel, de le valoriser à travers toute une série d’événements (expositions, conférences, formations, etc.) et de l’utiliser pour alimenter l’analyse du temps présent via des animations de terrain et la publication d'articles et d'études.
Le centre d’archives et de documentation constitue l’une des deux missions principales de l’IHOES, qui conserve, trie, classe et inventorie patiemment plus de 3 kilomètres linéaires d’archives et de documents divers. Les collections de l’IHOES sont riches, abondantes et variées : elles couvrent un champ chronologique qui s’étend des origines de la révolution industrielle jusqu’à aujourd’hui, en appréhendant l’histoire des « travailleurs » sous toutes ses facettes (sociale, économique, politique, syndicale, éducative…) et à travers tout type de documents (fonds d’archives « papier » et numériques, monographies, brochures, périodiques, photos, films, cartes postales, affiches, peintures, objets muséaux, etc.).
À quoi serviraient ces importantes collections si elles restaient dans leurs boîtes ? Ces kilomètres d’archives, il faut les faire vivre, les valoriser, les questionner. C’est la deuxième grande mission de l’IHOES. Dans le cadre de nos activités d’éducation permanente, nous produisons des articles et des ouvrages qui, par un recours à la perspective historique, entendent interroger la société dans laquelle nous évoluons et encourager l’esprit critique et la prise de position citoyenne. Plus de 180 articles sont ainsi librement téléchargeables sur notre site Web. À côté des ressources écrites, l’IHOES développe également des animations de terrain qui entendent amener les participants à (re)découvrir l’histoire sociale, à se la réapproprier et à entrer dans une démarche de réflexion analytique et critique tant du passé que du présent : ateliers « Récits de vie », groupe de collecteurs de mémoire orale, etc.
Nos analyses en ligne ici.
L’IHOES doit son existence à deux personnalités hors du commun. À la fin des années 1970, Michel Hannotte et René Deprez, deux historiens engagés, entendent battre en brèche le mépris dans lequel l’histoire sociale est tenue au sein de l’historiographie classique et remédier à la disparition des archives économiques et sociales de Wallonie. En effet, si à l’époque une législation veille déjà à la préservation des archives publiques, rien n’existe pour les archives privées. Grâce à l’action conjuguée de ces deux historiens liégeois, se constitue peu à peu un important ensemble documentaire et archivistique.
En 1979, les collections de l’IHOES sont déposées à la bibliothèque communale de la Ville de Liège « Les Chiroux ». Environ dix ans plus tard, après une installation transitoire dans des locaux privés, l'IHOES sera hébergé à la Maison communale de Jemeppe-sur-Meuse (Seraing), lieu qu’il occupe encore aujourd’hui, en attente d’un très prochain déménagement au sein du pôle culturel de Seraing.
Jusqu’à sa disparition en août 2005, Michel Hannotte a dirigé l’IHOES avec une passion et une rigueur scientifique qui ont contribué à forger la réputation de l’Institut au niveau international. Engagé corps et âme dans la sauvegarde du patrimoine archivistique wallon, il a été l’un des principaux instigateurs du décret relatif aux centres d’archives privées mis en place en 1994 par la Communauté française (aujourd'hui Fédération Wallonie-Bruxelles).