Fonds

Fonds Léon-Eli Troclet


Consultation :
Consultable dans sa totalité avec restriction
Volume de la description :
71 boîtes d'archives, 24 boîtes de photographies, + 1 album + affiches + 1 boite d'archives documentation (14,384)
Emplacement dans la hiérarchie :
Archives personnelles > Fonds Léon-Eli Troclet
Identifiant d'objet :
BE IHOES H74
Support :
Papier
Titre :
Fonds Léon-Eli Troclet
Date(s) :
[1877-1999]
Dates principales :
1895-1980
Volume de la description :
71 boîtes d'archives, 24 boîtes de photographies, + 1 album + affiches + 1 boite d'archives documentation (14,384)
Notes :
Léon-Eli Troclet est né à Liège le 14 juin 1902 et mort à Bruxelles le 30 avril 1980. Il est le fils de Léon Troclet (1872-1946), figure du socialisme liégeois et wallon, qui assuma notamment dès 1896 le secrétariat, puis la présidence (jusqu'en 1940) de la Fédération liégeoise du Parti ouvrier belge, de même que les fonctions de conseiller communal, d’échevin, de conseiller provincial, en plus de celle de député entre 1900 et 1946. Baigné dans l’univers socialiste dès son plus jeune âge et marqué par la mort de militants lors de la répression sanglante des manifestations pour le suffrage universel de 1912 devant La Populaire qu'il fréquente déjà assidument, il embrasse les convictions de son père et s’engage à son tour dans le combat socialiste. D’abord au sein des Jeunes Gardes socialistes, dont il est le secrétaire liégeois de 1919 à 1921, puis comme représentant socialiste au conseil provincial de Liège (1928-1932) et au conseil communal de Chênée (1938-1945).
Formé initialement comme dessinateur industriel et de constructions civiles (1921-1923), Léon-Eli Troclet poursuit ses études en Droit à l’université de Liège où il obtient son doctorat (1927). Il exerce comme avocat au Barreau de Liège. De 1927 à 1940, il défend à ce titre le Fonds Matteotti qui aide les réfugiés politiques en région liégoise. Après-guerre, il représente les familles des victimes des manifestations sur la Question royale à Grâce-Berleur, mortes sous les balles des policiers en 1950, poste qu'il cède avant le procès pour répondre à sa fonction ministérielle.
Membre avant-guerre du Conseil d’Aide à l’Espagne républicaine et du Conseil de Lutte contre l’antisémitisme (1927-1940), Léon-Eli Troclet rejoint tout naturellement la Résistance pendant la Seconde Guerre mondiale, notamment au sein du comité politique liégeois du Front de l’indépendance (FI). Il participe à la diffusion de la presse clandestine (Monde du Travail) et à d'autres œuvres clandestines. En 1941, il est emprisonné quelques mois au Fort de Huy. Il poursuit ensuite dans la clandestinité son action au sein du POB. Comme son père et dès l'entre-deux-guerres, Léon-Eli Troclet est un militant actif de la cause wallonne et il continue alors à défendre l'idée de fédéralisme. Il cofonde pendant l'occupation le Conseil Economique wallon, dont il reste membre après-guerre, et  participe activement au Rassemblement démocratique et socialiste wallon et au Congrès national wallon de 1945. 
Après la Libération et jusqu'en 1958 avec quelques interruptions, Léon-Eli Troclet exerce la fonction de ministre du Travail et de la Prévoyance sociale (et très momentanément des Affaires économiques) dans plusieurs gouvernements (Van Acker, Huysmans et Spaak). Comme ministre, il préside la mise en place de la Sécurité sociale en Belgique. Il œuvre d'ailleurs toute sa vie pour défendre et promouvoir la protection sociale et la sécurité au travail, et pour étendre leurs bénéfices à un nombre toujours plus étendu de bénéficiaires (vieux, employés, invalides, handicapés, représentants de commerce, travailleurs frontaliers, jeunes travailleurs, etc.). Léon-Eli Troclet est également sénateur (jusqu'en 1968, président notamment de la Commission du Travail et de la Prévoyance et de celle du Code du travail) et continue à siéger comme conseiller communal à Liège (jusqu'en 1980). En parallèle, il est occupe différentes fonctions au sein de l’Organisation internationale du Travail, dont à un moment (1949-1951) la présidence de son conseil d'administration.
À côté de cela, Troclet poursuit une activité de professorat dans divers établissements. Il donne notamment des cours dans les institutions d’éducation ouvrière où il s’implique depuis 1919. Il est à cette date secrétaire du Comité local d’éducation ouvrière à Liège, puis membre du Comité de la Centrale d’éducation ouvrière et de l’école ouvrière supérieure (1921) et enfin secrétaire régional et provincial d’éducation ouvrière (1930-1940). Il enseigne et parfois dirige l'enseignement en sciences sociales, économie politique ou droit administratif dans des écoles provinciales liégeoises (école technique de Herstal, écoles de droit administratif, d'officiers de police, d’infirmières, de service social, de bibliothécaires, etc.). De 1952 à 1972, il est également professeur à l’ULB où il enseigne le droit social international et fonde en 1958, le Centre national de sociologie du droit social.
Léon-Eli Troclet est l’auteur de nombreux ouvrages et articles sur les questions sociales (législation sociale, contrat de travail, assurance-chômage, allocations familiales, sécurité sociale, etc.), dont certains sont traduits dans plusieurs langues. Il collabore également à de nombreuses revues politiques, juridiques et sociales. Il est d'ailleurs un personnage reconnu, au plan national et international, pour son apport à la Sécurité sociale et comme théoricien du droit social.

 ;"Dans tous les cas des documents qui pourraient faire transparaître des éléments de la vie privée de Léon-Eli Troclet ne pourront être rendus publiques sans l'accord exprès de la famille." (cf. Convention 1999)
Résumé / Contenu :
Le Fonds Léon-Eli Troclet représente un volume d'environ 8 m.l. d'archives papier, auxquelles s'ajoutent 24 boites de photographies (1,5 m.l), quelques artefacts et affiches et une partie de sa bibliothèque personnelle (pas totalement inventoriée). Il couvre la période 1877-1999, mais plus spécifiquement la période qui s'étend de l'entre-deux-guerres au décès de Troclet en 1980. Ce fonds est particulièrement intéressant pour ceux qui s'intéresseraient à la personne, aux écrits et à la formation de la pensée de Léon-Eli Troclet. Il regorge d'éléments biographiques (papiers d'identités, titres et reconnaissances, curriculum vitae, bibliographies, hommages, photographies, appartenance philosophique, etc.) et regroupe aussi une somme de  correspondance (entrante), l'écho de ses actions dans la presse, les recherches et textes préparatoires de ses écrits, allocutions et conférences qui abordent le plus souvent des questions liées à la sécurité sociale, à la législation sociale et au droit social. S'y ajoutent d'autres archives liées à ses recherches comme celle sur Jean-Baptiste Clément, auteur du Temps des cerises, que côtoya son père et auquel Troclet consacra une étude. Une partie du fonds concerne l'activité d'enseignement de Léon-Eli Troclet dans divers établissements, notamment à la Centrale d'éducation ouvrière pendant l'entre-deux-guerres, source utile pour qui s'intéresse à ce qui y était enseigné, mais aussi plus tard comme professeur de droit social. De manière dispersée nous pouvons encore citer la présence dans le fonds de quelques papiers liés à son père Léon Troclet, d'une copie du dossier d'instruction du procès des victimes de Grâce-Berleur, des archives liées à l'activité de Léon-Eli Troclet comme représentant du Bureau international du travail, mais aussi au comité d'experts pour l'élaboration de la Charte sociale européenne au Conseil de l'Europe. Les photographies présentes dans le fonds offrent également un reflet de sa vie familiale, de ses activités ministérielles et diplomatiques.
 
Mots clés 1 :
33366 – Troclet, Léon-Eli (1902-1980)
33368 – Troclet, Léon (1872-1946)
17708 – Sécurité sociale--Belgique
26757 – Pensions de vieillesse--Belgique
35353 – Allocations familiales--Belgique
346 – Droit international
12333 – Éducation populaire--Belgique
17562 – Sécurité du travail--Belgique
17504 – Maladies professionnelles
Consultation :
Consultable dans sa totalité avec restriction
Histoire de l'archive :
Il fut question, en 2001, de créer une Fondation Léon-Éli Troclet pour la défense et l’illustration de la Sécurité sociale, suivant la volonté de Madame G. Troclet, veuve de Léon Éli Troclet, et de la famille, de réaliser une œuvre de caractère scientifique, pédagogique et culturel, à l’exclusion de la poursuite d’un gain matériel, dans le prolongement de l’enseignement du Droit, de l’Histoire, et des Sciences sociales dans les universités. Son siège devait être installé au sein de l’IHOES, alors dirigé par Michel Hannotte. Cette fondation ne se concrétisa pas. Une convention de cession d’archives (totale et définitive) a été conclue entre Mesdames G. Troclet et M. Troclet, héritières de Léon Éli Troclet, et l’IHOES, représenté par Marcel Deprez, en novembre 2003. Elle concerne les archives et la bibliothèque de Léon Éli Troclet.
Tri et élimination :
- Le fonds a été préservé presque intégralement. Seuls les documents présents en plusieurs exemplaires ont fait l’objet d’un élagage, ainsi que les pièces fortement dégradées (dans le cas où celles-ci présentaient un intérêt, une copie a été réalisée avant élimination). - Les brochures, monographies et périodiques déjà présents dans les collections de l’IHOES ont été éliminés, sauf ceux comportant des annotations. - Les boites de type « faux livre » du ministère du Travail, qui contenaient une partie des archives, ont été éliminées, sauf une conservée à titre d’échantillon.
Accroissements :
Aucun accroissement n’est prévu, toutefois en 2001, la famille avait été sollicitée par l’IHOES pour retrouver certains documents : les copies de lettres de réponse faites par Léon Éli Troclet aux correspondances diverses reçues, les documents relatifs à la vie interne des instances du Parti socialiste ; les procès-verbaux de réunions de travail, etc. (voir courrier à M. et G. Troclet du 10 août 2001). Il serait envisageable de relancer cette recherche.
Personne liée
Troclet, Léon-Eli (Producteur/Productrice (archives))